Une chanson en française raisonnait dans ma tête, le seul souci c’est peut être que je ne comprenais pas toutes les paroles si ce n’est quelques mots comme ça, j’avais eu ça sur Itunes rapidement, avant de partir travailler aux Affaires Classées, il n’était pas loin de midi, encore dans mes archives, en tant que stagiaire, j’avais encore le droit à rendre des trucs écrits pour passer mes années, un peu la loose comme ils disent les jeunes, mais quoiqu’il en fut, je dus avouer que ça me plaisait, j’aimais passer des journées dans ces archives en découvrant toutes ces affaires non éclaircies. Comme celle de mes parents qui devaient se trouver dans l’un de ces empilages. Je ne l’avais pas trouvé, si bien, mes parents disparus, c’était une affaire classée, ils ne reviendront pas, du moins, pas s’ils avaient une raison. Parcourant mes allées, tout en tirant un dossier par-ci ou par là, en regardant rapidement, le nombre de disparitions non résolu. J’avais débarqué assez tôt au bureau avant que ma sœur parte, j’avais eu le temps d’embrasser mon neveu, avant que Devon me prenne, comme tous les matins, c’était l’excuse pour passer 30 minutes ensemble avant de partir tous les deux vers nos étages respectifs. Ma sœur ne tardait pas d’ailleurs pour rejoindre les couloirs les Portés Disparus avec Devon. Et puis Ethan encore un peu plus haut, à croire que le FBI était une affaire de famille entre nous, enfin c’était oui, une affaire de famille entre Leen & moi, concernant les autres, c’était plutôt des connaissances du FBI. Tirant un dossier, je m’installais sur une table pour le lire, ça relatait l’histoire d’une fille de 4 ans disparu, jamais retrouvé à Seattle, l’affaire avait été abandonnée 6 ans plus tard, et ça faisait 30 ans, il y avait de cela un mois. Pour lire le registre de l’enquête, on devait reconnaitre qu’il n’y avait pas grand-chose au niveau des indices, la petite s’était volatilisée, comme ça ! Devant ces affaires classées, parfois je restais surprise, comment des gens pouvaient mourir, disparaitre ou autre sans donner d’indice, rien qui puisse nous permettre d’atteindre un but. Ce qui me fit sortir de mes pensées ce fut ce claquement de porte, je repris le dossier et le rangeais à sa place, puis contournant l’allée, j’appelais :

« Leen c’est toi ? »

Toujours plongée dans ces dossiers dès que j’avais 3 minutes, je devrais peut être, être un peu plus souvent dans mon bureau mais je devais avouer que mon travail me passionné, je pense comme chacun qui travaille ici. Sinon, on ne resterait pas des plus longtemps, ce n’était pas toujours facile de rouvrir une enquête sur un meurtre dix ans plus tôt; ça rouvrait des cicatrices, des choses non avouées, parfois ça dévoilait le passé des gens, et on se rendait compte que même au sein d’une famille il y avait des secrets non avoués. En somme, ça pouvait être éprouvant. Parfois, j’avais la volonté de tout jeté en l’air, me diriger vers des études de lettres et arrêtait ce que j’étais en train de faire, et puis je me reprenais ! J’étais faite pour travailler là dedans, je voulais travailler là dedans, redonner espoir à des familles, je crois qu’il n’y avait rien de pire que de ne pas savoir ce qu’il s’était passé. Quand mes parents avaient disparus c’était ça que je m’étais dit, on se fait des films, on ne sait pas trop, on les attend, et puis aujourd’hui, j’essayais de me faire une raison, j’aurai aimé savoir ce qui leur était arrivé, s’ils étaient encore en vie, Est-ce qu’ils pensaient à Eileen et moi ? Est-ce que nous étions encore importantes pour eux ? Et surtout pourquoi ils avaient fui ! Pourquoi, ils étaient partis ainsi sans même nous dire en revoir après la visite de cet homme. J’étais petite, j’avais 9 ou 10 ans, j’allais sur mes 10 ans surement, je me souviens de peu de choses, juste de cette fugue. La pire des choses est de ne jamais savoir, et c’est peut être pour ça que j’étais ici, dans les affaires classées, quand ma sœur approcha, je lui souris avant de répondre à sa requête à propos de mes activités dans les archives :

« Non pas exactement, je jetais un coup d’œil aux dossiers, ça me surprend encore plus à chaque fois quand je découvre de nouveaux dossiers. »

Il y en avait vraiment un certain nombre, d’ailleurs je n’étais pas sure de tous les recoins, il devait encore en avoir des cacher au fin fond, et avec les nouvelles techniques scientifiques, on devrait pouvoir trouver des solutions à ces affaires classées 30 ans après, j’en étais persuadée. Enfin, il fallait aussi de nouvelles preuves pour pouvoir dire rouvrir une enquête, toute une démarche compliquée, il y avait d’autres choses à faire. Mais on en rouvrait, la preuve sinon, on ne serait pas en train de travailler dans ce domaine là, sinon on serait tous au chômage. Si je ne m’abusais, si je me trouvais là, c’était parce qu’il y avait de l’avenir, on acceptait rarement des stagiaires pour qu’ils ne fassent rien n’est ce pas ?

« Alors ta matinée ça c’est bien passé ? Mise à part beaucoup de paperasses apparemment » finis je par dire avec un sourire des plus sincères pour ma grande sœur.

La jeune femme que j’étais, savait bien que Leen, ma grande sœur était toujours prête pour travailler, et résoudre les affaires de portés disparus. J’aimais travailler avec des gens que je connaissais, cela me permettait d’être d’autant plus sérieuse pour la simple et bonne raison que j’aimais qu’on soit satisfait de mon travail. Par exemple, quand j’avais fait mon dossier pour rentrer au FBI en tant que stagiaire, j’avais beaucoup montré de mes qualités, et aujourd’hui encore, je montrais le fait que je voulais être dans les meilleures pour qu’Eileen soit fière de moi, et que Devon aussi par la même occasion, je vous avais dit que c’était une histoire de famille le FBI entre nous. Et aujourd’hui c’est l’occasion de montrer à ma sœur comment mon travail me plaisait réellement ici, dans mes affaires classées, ma tonne de dossier où je me retrouvais souvent seule. Elle m’annonçait qu’elle s’était prise la tête avec ce dossier, un adolescent, elle me fit un rapide topo sur son affaire, je lui souriais, j’allais aider ma grande sœur et en plus ça me rendait heureuse de le faire pour tout dire. Je réfléchissais déjà où je pouvais trouver un tel dossier, un dossier qui remontait 6 années avant, avec un tueur peut être en série, dans le même genre que l’affaire actuelle. J’avais une idée, mais je savais qu’il y avait beaucoup d’affaire dans le style, sinon les placards seraient beaucoup moins pleins si on arrivait à les résoudre ces genres d’affaire.

« Je vois, j’vais chercher, je reviens avec tout ce qui peut ressembler à ce que tu me dis. »

Dis-je en me dirigeant vers les allées remplies, et celles là pas des plus rangées, passée une certaine date, on avait un peu de mal à faire du tri dans les dossier, ce qui en somme était un peu normal, on ne pouvait pas se permettre de faire des archives classées tout le temps, bien que ce fut déjà beaucoup. Enfin, je tirais les quelques dossiers qui auraient pu m’intéresser, et qui se rapprochaient un maximum de ce qu’elle me disait, il y en avait une dizaine, peut être 15, je ne les avais pas vraiment compté en les tirant, je savais qu’il pouvait correspondre, et c’est pour ça que je lui emmenais. Non, je n’avais pas la chance d’être une médium qui devinait où il fallait fouiner pour retrouver. Je les ramenais vers la table, où elle venait de ramener deux tasses de café, tant qu’à faire autant nous dynamiser au maximum

« J’ai, je crois, une dizaine de dossier qui pourrait correspondre à ce que tu m’as dit, ça remonte de 6 à 10 ans, avant aujourd’hui, et puis, ça traite pratiquement pour la majorité, d’adolescents qui ont fugué ou étaient enlevés, sans qu’on ait retrouvé la trace de leur ravisseur, ou de leur tueur pour certains cas. »

Dis-je en posant les dossiers et en m’asseyant sur la chaise en face de ma sœur.