Si on m'avait dit il y a dix ans que celle que je considérais comme ma meilleure amie, ma confidente, serait celle qui volerait mon cœur, celle qui saurait me rendre plus heureux que jamais, j'aurais rit au nez de cette personne. Franchement, je ne sais pas comment, à 12 ans, on peut voir sa meilleure amie comme sa petite amie. Aujourd'hui, c'est plus facile. On a nos expériences derrière nous, on a un petit vécu, peut être pas considérable mais on a un vécu quand même. Mais c'était bizarre tout de même qu'on ait pas vu les signes avant coureur. Par là, je veux dire qu'on ne s'est jamais confié sur tout ce qui concernait sentiments, petits amis/petites amies, premiers baisers, premières fois... En temps normal, on évite d'en parler avec la femme qu'on aime... Mais nous, on n'a pas tilté. Enfin, si, il y a deux mois, quand on a couché ensemble pour la première fois.
Finalement, je regardais sa chambre vraiment différente que celle qu'elle avait à LA. En temps normal, elle l'aurait déjà personnalisée mais peut être qu'elle attend un bon moment, un signe qui montrera qu'elle est acceptée et qu'elle peut rester ici autant qu'elle veut. A vrai dire, je ne vois pas d'autres raisons pour lesquelles elle n'aurait pas fait ces changements avant. Puis, comme on avait l'habitude avant, on parlait de ma sœur, un phénomène celle là. D'ailleurs, je pense l'appeler demain, histoire de lui apprendre la nouvelle. Je sais très bien qu'elle le gardera pour elle, n'ayant pas de bonnes relations avec nos parents, comme moi quoi. Bien que moi, j'ai tenu tête et tout. Donc si je lui demande de ne rien dire, elle ne dira rien. « À la fin, je n'écoutais même plus ce qu'elle venait me dire! C'était du genre "Anton est fait pour toi, il faut que tu te bouges les fesses parce qu'il le fera pas, allez Sephoraaaa! Vous feriez un trop beau couple!", tout des trucs comme ça... » « Finalement, ça ne m'étonne pas... J'avais le même refrain quand tu partais. Un peu modifié mais au final c'est la même chose. Et dire qu'elle avait raison... » Ça me fit rire. Qui l'aurait cru que ma sœur était une voyante. Pas moi en tout cas, et je n'aurais pas même pas parié la dessus. Enfin très vite, la conversation coupa court. Les baisers remplaçant les mots, on communiquait d'une nouvelle façon. On n'avait pas encore l'habitude, ça me faisait encore bizarre. A chaque fois que je touchais ses lèvres, c'était comme si des papillons s'envolaient dans mon ventre. J'enlevais alors mes fausses lunettes, partie de mon déguisement, et repris les baisers, avec un peu, voir beaucoup, plus de fougue. Très vite, ses mains se baladent sous mes hauts, et puis, sans vraiment m'en apercevoir, je ne les avais plus. En un temps record, elle avait enlevé ma veste, mon pull et ma chemise en dessous. Puis ses baisers déviaient vers mon cou, où elle resta un petit moment... me laissant alors une trace. J'avais envie d'elle, c'était évident. Alors à mon tour, je lui enlevais son haut, découvrant son soutien gorge. Assez vite, je le dégrafais... retrouvant un plaisir pour mes yeux. L'envie montant de plus en plus, on finit par se déshabiller très rapidement et, comme il fallait s'y attendre, on refit l'amour, comme la nuit d'il y a deux mois. Mieux ? Surement. Et même certain. On était sûrs de nos sentiments respectifs et puis on avait un bébé en route. Alors ça changeait la donne. On était à présent tous les deux allongés sous sa couverture, dans son lit. Je l'ai pris dans mes bras, profitant de l'instant avec elle. Si à chaque fois qu'on ferait l'amour ça serait mieux que la fois précédente, je me demande ce que ça donnera dans trèèèès longtemps ! Le pied total je pense, bien que là, c'était vraiment... wouahou ! Et je lui avais bien fait remarqué ! Maintenant qu'on se disait à peu près tout, je repris la conversation. « Dis... par curiosité, c'était quand... et surtout comment ta première fois ? » J'avais envie de savoir, en tant que curieux par nature. Après tout, j'étais dans mon droit...

Finalement, même si mes sentiments étaient là depuis longtemps, c'était mieux qu'ils se manifestent maintenant, plutôt qu'à l'époque du lycée. Bien sûr, à ce moment là, j'étais très réservé, dans mon coin. J'avais très peu d'amis et la seule fille à qui je parlais c'était Sephora. C'était un peu pour cette raison que je voulais qu'elle soit ma première. Bien évidemment, elle ne le fut pas, notre première fois ensemble datant d'il y a deux mois. Mais c'est vrai que pendant quelques mois, je pensais à lui demander... finissant par me rétracter, la voyant avec des garçons souvent, ayant des petits amis et tout. Moi, je n'ai jamais eu vraiment de petite amie. Je n'ai jamais été amoureux, jusqu'à maintenant. Ce n'était que des coups d'un soir, les filles que j'ai fréquenté à l'école de police. Je me suis perfectionné, et me voila avec la femme que j'aime, celle qui porte mon enfant... On a fait l'amour qu'une fois, et pourtant c'était génial. J'veux dire, on ne connait pas les points sensibles de chacun de nos corps et pourtant, malgré ça, ça a été la meilleure nuit depuis toujours. Et je crois bien que c'est réciproque.
Ma sœur, personne très importante dans ma vie, et très déjantée. Et pourtant, je l'aimais plus que n'importe qui dans ma famille. C'était la seule à me soutenir dans mes choix, après tout c'est ma grande soeur. Elle savait très bien mon rejet pour rejoindre l'école de police, elle avait tout fait pour convaincre mon père que je voulais pas, mais rien n'y a fait, j'ai du y aller malgré tout. Mais pour ça, je l'ai remercié. Par contre, elle m'exaspérait à chaque fois qu'on devait parler de Sephora... Imaginez comment elle a réagi quand je lui ai dit que j'ai fait l'amour avec elle. Elle m'a sorti un truc du genre "Je te l'avais bien dit..." puis après, elle s'est mise à sautiller un peu partout, toute contente ! Je me demande donc comment elle va réagir quand je lui dirais que je serais bientôt papa, et donc qu'elle sera tante assez vite. Enfin elle sera heureuse je pense, mais après... Elle va vouloir voir Sephora, lui donner des conseils et tout, faire partie intégrante de la vie du bébé, prenant le rôle de la tata foldingue.
Puis, les baisers devenant de plus en plus chaud, une chose en entrainant une autre, on a fini par se retrouver... vraiment se retrouver. Comme la nuit d'il y a deux mois, en mieux. Les sentiments amplifiaient vraiment tout, c'était dingue. Une fois l'un dans les bras de l'autre, Sephora posant sa tête sur mon torse. Puis je me mis à parler d'une chose dont on n'avait encore jamais parlé, notre première fois respective. « Tu veux vraiment savoir? » me demandait elle, se redressant pour pouvoir me regarder. « Ouai, sinon je ne te le demanderais pas... » « Je venais d'avoir 17 ans, et ça a été une pure catastrophe. J'ai eu mal, il était hyper gauche, et c'était... je sais pas. Ça n'a pas duré bien longtemps avec lui d'ailleurs. En fait, ça a été si horrible que j'ai attendu un long moment avant de le refaire. » « Ah... Enfin, c'est passé avec le temps. C'était surement pas la bonne personne. » Non pas que si ça aurait été moi ça aurait pu être mieux, j'en sais rien. Mais je pense que normalement, la première fois peut être géniale si les deux personnes sont compatibles. « Et toi? Ta première fois? » Je m'y attendais, de toute façon, c'est chacun son tour. « Tu te souviens de l'été avant mon entrée dans l'école de police, celui où je suis parti dans un camp que mon père voulait que j'intègre. » Mon père... il m'aura vraiment fait chier jusqu'au bout ! « Y'avait une fille qui n'arrêtait pas de me tourner autour pendant les deux mois et genre deux semaines avant de quitter le camp, j'ai cédé. C'était vraiment pas top, ça s'est passé dans les toilettes des filles, debout entre les tags. Un coup vite fait en fait... Franchement, c'était pas ce que j'espérais, mais j'y ai pris gout. » Quand j'y repense, j'aurais préféré le faire dans un lit, avec une fille pour qui j'avais des sentiments et non pas debout dans les toilettes, comme un coup rapide.

L'amour était quelque chose d'encore inconnu à mes yeux. Depuis toujours, j'en voyais pas vraiment l'utilité. Enfin si, un peu, comme tout le monde. Mais je veux dire que ce n'était pas nécessaire à ma vie, je pouvais vivre sans, ça me gênait pas plus que ça. Puis mes sentiments pour Sephora sont apparus et ça m'a fait tout drôle, parce que rien n'était comme avant. Mon cœur s'emballait quand je pensais à elle, mon corps réagissait par la même occasion. Quand je suis arrivé à Seattle et que j'ai commencé à penser à notre discussion quand j'irais la voir, j'avais les mains moites. J'avais peur, de la revoir, de ne pas aimer ce qu'elle pourrait me dire, de l'aimer aussi. Ce n'était pas quelque chose que je connaissais, c'était l'inconnu pour moi, c'était le plus effrayant je crois. Maintenant que tout ça est passé, je me sens mieux, bien que j'ai toujours mon cœur qui s'emballe, les papillons dans le ventre et tout ce qui s'en suit. Heureusement, les mains moites, j'arrive à m'en abstenir.
Quoi qu'il en soit, je me sentais bien avec Sephora. On était finalement en couple maintenant, bien qu'elle sache bien mieux que moi ce que ça veut dire. Je n'ai jamais vraiment été en couple. D'accord, j'ai eu des relations plus ou moins sérieuses... Non, pas vraiment en fait. Toutes les filles que je ramenais chez moi n'était pas vraiment mon genre. C'était juste histoire de me taper quelqu'un. Certaines croyaient vraiment avoir une chance avec moi, mais très vite, elles ont compris que non, c'était pas la peine. D'ailleurs, pour certaines d'entre elles, surtout une en particulier qui était vraiment folle et que je pensais qu'elle me collerait comme je sais pas quoi, elle n'a jamais repointé son nez. Et quelques minutes après qu'elle soit partie, Sepho était là, dans mon appart. Je sais pas trop ce que ça voulait dire, mais je ne pense pas que ça soit une coïncidence.
Seuls dans la maison de sa sœur, on venait de faire l'amour. On ne s'était pas gêné niveau bruit, de toute façon, même s'il y aurait eu quelqu'un, ça n'aurait pas pu ne pas sortir. Enfin, elle était dans mes bras quand j'ai commencé à parler de sa première fois. « Oh, ça l'était vraiment pas. Ouais, mais j'ai eu peur à la deuxième fois, encore plus qu'à la première. C'était une catastrophe... j'étais paniquée. » « J'imagine... Ça devait pas être simple... » Je ne sais pas ce que ça fait d'être une fille, d'avoir sa première fois. Il parait que c'est très douloureux, et elle, elle l'a mal vécu. Cependant, elle est passée outre et maintenant, tout va mieux. Puis la conversation déviait sur ma première fois. « Ouais... j'me souviens de l'énorme catastrophe que j'en avais fait. » « Mon père n'en revenait pas de comment tu lui avais parlé... Mais ça ne l'a pas empêché de m'emmener là bas quand même... » Puis je lui expliquais ce qui s'était passé. Que la fille m'avait attiré dans les toilettes et qu'on l'avait fait, comme si c'était normal d'avoir sa première fois dans des toilettes. « Oh... glauque... » « Comme tu dis... » Quand j'y repense, c'était pas si terrible, bien que j'aurais préféré le faire dans un lit, avec quelqu'un que j'aime. Mais j'avais 18 ans, j'allais intégrer l'école de police, encore puceau... j'ai fini par céder. « Est-ce que... t'as déjà couché avec une fille pour qui t'avais des sentiments? Parce que, à part les filles d'une nuit... j'en ai pas vu d'autres en fait quand j'y pense. » Je... elle me prenait de court. Je savais pas quoi répondre... enfin si, je savais très bien mais... Enfin, je n'avais rien à cacher. « Je... ouai. Tu la connais d'ailleurs. C'était une de mes meilleures nuits... la meilleure nuit à vrai dire. Et elle est dans la même pièce que moi et je suis dingue d'elle. » Je me mis à rire. Je parlais bien évidemment d'elle. « Sinon, non. C'était juste des filles d'un soir... »